Nuit d’ivresse

Ce soir-là, il y avait un type en smoking accoudé au comptoir d’un bistrot de gare. Dans l’arrière salle de ce même bistrot, il y avait une fille aux cheveux rouges avec imper jaune, qui sirotait une grenadine. La fille sortait de taule. Elle s’appelait Frede. Le type était un animateur de jeux télévisés. Une vedette. Pas une grande, mais connue quand même, Jacques Belin, vous savez, de l’Affaire est dans le sac ? Il était plutôt éméché, ayant arrosé au champagne le prix qu’il venait de recevoir, le dandy d’or de la courtoisie française. Jacques Belin attendait sa fiancée au dernier train. Frede n’attendait personne et son train n’était que le lendemain. Il n’aurait jamais du aller dans l’arrière-salle, ni lui adresser la parole… mais avec un verre dans le nez… Frede était du genre à répondre. Elle ne connaissait pas l’identité de son interlocuteur. Belin, pour elle, c’était une marque de biscuits. Mais elle le trouvait plutôt beau mec. Jacques la trouvait plutôt vulgaire. Ils auraient du en rester là.