La Passante du Sans-Souci

Paris, 1981. Max Baumstein, la soixantaine, président du Mouvement de Solidarité internationale, abat froidement un vieil homme, Frédéric Lego, ambassadeur du Paraguay. Il se constitue prisonnier et commence à raconter à sa jeune épouse Lina, ignorant tout de son passé, les raisons de son geste.

« Pour juger froidement ce film contre l’oubli, qui rappelle que la bête immonde attend toujours de ressurgir, il faudrait pouvoir le dissocier de la vie privée de Romy Schneider au moment du tournage, et c’est impossible. Son fils David était mort dans d’affreuses circonstances quelques mois auparavant, et l’actrice s’éteignit l’année suivante, épuisée par trop de malheur. Comment supporter le regard qu’elle pose sur le jeune garçon qui incarne Max enfant ? Sa douleur insoutenable porte le film, le sauve d’un certain académisme dans la mise en scène, mais elle rend confuse l’émotion ressentie par le spectateur. Pleure-t-on pour Elsa, victime du nazisme, ou pour Romy, victime de la vie ? »

Guillemette Odicino – TÉLÉRAMA